Maroc :terminus noir
16 05 2008
Migrant camerounais dans le forêt de gourougou au Maroc.
Au Maroc, certains les traitent de « négros » , azi , en arabe dialectal. D’autres, moins nombreux, citent le Coran et parlent des « enfants de la route » (abna essabil ). A Oujda, ville frontalière au nord-est du royaume chérifien, à moins de 15 km de l’Algérie, on n’a guère pitié de ces clandestins subsahariens venus du Mali, du Nigeria, de Guinée ou de Sierra Leone, avec l’espoir — de plus en plus souvent déçu — d’atteindre l’Europe.
Depuis les accords passés ces derniers temps avec l’UE, la route de l’exil est devenue un cul-de-sac. Et la prison remplace souvent le centre de rétention. « Dès notre arrivée à Oujda, la police nous a arrêtés. On est restés quatre jours enfermés. Sans rien à manger. On buvait l’eau de la douche — la seule de toute la prison », raconte Williame Kouame, un Ivoirien de 22 ans. « On était 37 dans une même cellule : 36 hommes, plus Nina » , ajoute-t-il, désignant sa jeune épouse assise sur une couverture sur le sol. Nina Kouame a 20 ans. A Bouaké, elle était coiffeuse.
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