Le Maroc: à l’épreuve de l’Examen Périodique Universel
7042008
Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies a créé en 2007, un nouveau mécanisme de suivi de l’état des droits de l’homme dans tous les pays du monde, qu’ils aient ou non adopté les différents Pactes et Conventions internationaux de protection et de promotion des droits de l’homme. Le Maroc, la Tunisie et l’Algérie ont été tirés au sort pour être examinés lors de la première session qui se déroulera du 7 au 18 avril 2008, au siège des Nations Unies à Genève. Le Maroc et la Tunisie seront précisément auditionnés le 8 avril et l’Algérie le 15 avril.
Un grand nombre d’ONG, dont le CMA, ont adressé aux Nations Unies leurs rapports alternatifs afin de dénoncer les violations des droits humains dans ces pays et pour faire des recommandations visant à faire respecter les engagements et les obligations des Etats en matière de droits humains.
Dans son rapport sur le Maroc, le CMA a dénoncé le déni de l’identité amazighe dans la Constitution et la législation marocaines, l’apartheid anti-amazigh pratiqué par les institutions de l’Etat, les interdits qui tentent de museler la libre expression des Amazighs et la répression sans précédent qui s’est abattue depuis le mois d’avril 2007, particulièrement sur les étudiants membres du mouvement culturel amazigh et les citoyens de Boumal-N-Dades (sud-est du pays). Le maintien en détention préventive des étudiants Amazighs dans la prison de Meknes depuis bientôt une année et les lourdes condamnations des détenus de Imteghren (Errachidia) et de Warzazate, sont totalement arbitraires car ne reposant sur aucune légitimité ni base juridique crédible. En conséquence, le CMA exige la fin du racisme anti-amazigh, l’arrêt des poursuites judiciaires engagées contre le Parti Démocratique Amazigh Marocain (PDAM) et la libération immédiate des détenus politiques Amazighs ainsi que des réparations pour les préjudices matériels et moraux qu’ils ont subis. Par ailleurs et conformément à diverses recommandations faites par les organes compétents des Nations Unies, le Maroc doit reconnaître sans délai le statut de langue officielle pour Tamazight, décider son enseignement généralisé à toutes les classes et à tous les niveaux, introduire son usage dans les administrations et créer et développer des médias publics audiovisuels d’expression amazighe.
Catégories : La face cachée
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