« Dieu a placé le roi sur le trône pour sauvegarder la monarchie. Pour cette sauvegarde, le rite malékite prévoit qu’il ne faut pas hésiter à faire périr un tiers de la population aux idées néfastes pour préserver les deux tiers de la population saine. »
Hassan II
En 2008, le Maroc demeure une monarchie absolue fondée sur une légitimité religieuse et des traditions séculaires, mais également sur des textes législatifs qui concentrent les pouvoirs entre les mains du roi. Monarque absolu, Mohammed VI continue de s’appuyer sur une administration et des forces de sécurité aux méthodes autoritaires.
Au Maroc, le concept de la séparation des pouvoirs n’existe pas. Le roi est le chef de l’exécutif. Selon l’article 24 de la constitution, « le roi nomme le Premier ministre » et « promulgue la loi » (article 26). Le roi est également « le chef suprême des Forces armées royales » (FAR, armée marocaine) et « nomme aux emplois civils et militaires » (article 30). « Le roi accrédite les ambassadeurs auprès des puissances étrangères et des organismes internationaux. Les ambassadeurs ou les représentants des organismes internationaux sont accrédités auprès de lui. Il signe et ratifie les traités. » (article 31).
Le roi dispose également de fortes prérogatives dans le domaine législatif. Il préside le Conseil des ministres (article 25). Il « préside l’ouverture de la première session [du Parlement] qui commence le deuxième vendredi d’octobre. » (article 40). Selon l’article 28 de la loi fondamentale, « le roi peut adresser des messages à la nation et au Parlement. Les messages sont lus devant l’une et l’autre Chambre et ne peuvent y faire l’objet d’aucun débat ». Le roi peut donc proposer des textes législatifs et s’ériger en source de loi.
Le roi contrôle aussi le pouvoir judiciaire. Les jugements sont rendus et exécutés en son nom (article 83) et il préside le Conseil supérieur de la magistrature chargé de nommer les magistrats (article 86).
En dotant le Maroc de la première constitution de son histoire (7 décembre 1962), Hassan II a donné une légitimité juridique à une monarchie qui fonde son pouvoir sur une essence et un caractère religieux. En effet, selon les historiographes officiels, le monarque alaouite est un descendant du prophète Mohammed. Grâce à cette lignée, souvent revendiquée et mise en avant, le roi du Maroc porte le titre d’Amir el mouminine, le Commandeur des croyants (article 19).
En s’octroyant ce titre, le roi devient ainsi l’autorité suprême du pays, puisqu’il dispose à la fois du pouvoir temporel et spirituel. D’autant plus que sa personne « est inviolable et sacrée » (article 23).
le souverain n’est pas seulement le descendant d’une lignée qui règne sur le pays depuis bientôt trois siècles et dont le prestige n’est pas négligeable, mais il descend du prophète et, en tant que tel, il est considéré par la masse marocaine comme le détenteur de la baraka qu’il répand autour de lui. »
Qui tient le couteau ?
Qui découpe les parts ?
Qui se sert en premier ?
Qui mange le gâteau ?
Et qui le ragarde ?
Tous les marocains ont faim….. Chacun à sa manière.
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